Ma pratique picturale explore le potentiel de diverses formes narratives pour aborder certaines inquiétudes liées à notre ère et à la condition humaine. Anecdotes, fables, codes, contes, mythologie et symbolisme façonnent mon langage pour mettre en images des thèmes étant à la fois source de fascination et d’angoisse.
Par-delà toute forme de moralité, je cherche à sonder la complexité de l’être et imager le combat résultant d’une dualité intérieure. Les thèmes de la mort et de l’injustice m’intéressent tout particulièrement.
Me positionnant à la fois comme « artiste raconteur » et « artiste saboteur de repères familiers », mon processus de création est guidé par l’idée que l’œuvre doit rester sujette à changer de direction à tout moment lors de sa réalisation. Mon champ d’action se situe donc volontairement — au plus loin du familier — dans un espace « ouvert à tous les possibles ». De la même manière, lors de la réalisation d’une œuvre, je désamorce une à une les intentions et les idées préconçues qui tendent à orienter le processus créatif. L’œuvre doit, avant tout, déjouer les attentes, générer la surprise, et ce, aussi bien chez le spectateur que chez le créateur.
Bien que la peinture soit depuis 2015 le mode d’expression que je privilégie, ma pratique soutenue en sculpture, installation, performance, vidéo, musique, littérature et ostéologie alimente et contamine incessamment mon univers visuel. Toutes ces approches font partie, à mon sens, d’un même système qui me sert à communiquer et explorer le potentiel narratif de mes idées.
D’un médium à l’autre, je recherche la manière la plus spontanée, voire, la plus directe, de traduire mon imaginaire avide en image. Il y a donc toujours cette prépondérance de l’idée sur les moyens employés pour la mettre au monde.